À quelques jours de la nouvelle session parlementaire prévue pour le 10 novembre prochain, l'avenir de Boukar Abdourahim, le puissant directeur de cabinet du président de l'Assemblée nationale camerounaise, Cavayé Yeguié Djibril, est devenu un sujet de spéculation majeur dans les couloirs de l'Hôtel des députés. Selon les informations d'Africa Intelligence, le chef de l'État camerounais, Paul Biya, aurait pris ses distances avec Boukar Abdourahim, entraînant une situation de plus en plus tendue au sein du gouvernement.
La décision, qui aurait été prise à la demande du président Paul Biya, a été transmise au président de l'Assemblée nationale par le secrétariat général de la présidence de la République. Il a été instruit à Cavayé Yeguié Djibril de trouver un remplaçant à Boukar Abdourahim, bien que le nom du successeur potentiel n'ait pas été spécifié.
La situation suscite des interrogations parmi de nombreux députés quant à savoir si Cavayé Yeguié Djibril, âgé de 83 ans, acceptera de se séparer de l'un de ses collaborateurs les plus fidèles, originaire comme lui de Tokomberé, dans l'Extrême-Nord du Cameroun. La décision de remplacer Boukar Abdourahim semble être liée à la nécessité de calmer la fronde grandissante parmi les parlementaires anglophones, un mécontentement qui dure depuis plusieurs semaines.
La tension s'est accentuée après une déclaration de Boukar Abdourahim lors d'une rencontre avec les populations de Tokomberé le 28 août. Lors de cet événement, il s'est vanté d'avoir "arraché des mains d'un anglophone [...] le poste de conseiller technique". Ces propos ont suscité la colère de plus d'une dizaine de députés originaires de la zone anglophone, principalement de la région Nord-Ouest. Dans un mémorandum de quatre pages daté du 5 septembre, ces députés ont appelé à des sanctions contre Boukar Abdourahim.
Cette affaire vient s'ajouter aux soucis de Boukar Abdourahim, qui avait déjà été épinglé dans le cadre du dossier des fausses correspondances attribuées au président de l'Assemblée nationale. L'incertitude plane donc sur l'avenir de Boukar Abdourahim et sur les implications que cette décision pourrait avoir au sein de l'Assemblée nationale camerounaise.
La question qui se pose est la suivante : comment cette situation pourrait-elle évoluer et quels sont les enjeux politiques et institutionnels en jeu au Cameroun ? Les tensions au sein de l'Assemblée nationale pourraient-elles avoir un impact sur la stabilité politique du pays ?
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