Le 6 novembre, les Camerounais se trouvent à la croisée des chemins, se demandant si cette date est synonyme de joie ou de tristesse. Ils se posent des questions fondamentales sur les choix politiques de leur pays, notamment ceux qui ont conduit à la succession présidentielle. En particulier, ils se demandent si le choix de Paul Biya comme président était bénéfique ou préjudiciable pour le Cameroun. Ces interrogations légitimes reflètent un désir d'évaluation et de réflexion sur les 41 ans de présidence de Paul Biya.
Le président Ahidjo avait-il pris une décision judicieuse en désignant Paul Biya comme son successeur ? Le leadership de Paul Biya a-t-il apporté le bonheur ou le malheur au peuple camerounais ? Au cours de ses quatre décennies au pouvoir, la vie des Camerounais s'est-elle améliorée ou détériorée ? Ces sont des questions qui méritent d'être posées et examinées avec sérieux. Un citoyen responsable doit s'interroger sur les performances de ses dirigeants, surtout lorsqu'un dirigeant est resté au pouvoir pendant près d'un demi-siècle.
Pour évaluer la présidence de Paul Biya, il est essentiel de comprendre le rôle d'un chef de l'État dans une démocratie. Le chef de l'État est en quelque sorte un employé des citoyens, chargé de gérer les affaires de l'État au nom de la population. Les citoyens, en élisant leur président, confient à cette personne la responsabilité de gérer les ressources collectives de manière à améliorer la vie de tous. Ils s'attendent à ce que le chef de l'État prenne des mesures pour garantir leur sécurité, stimuler l'économie, améliorer l'éducation, les soins de santé et les infrastructures, et garantir la justice et l'équité pour tous.
Dans ce contexte, chaque Camerounais doit se demander si la présidence de Paul Biya a répondu à ces attentes. Ont-ils ressenti un sentiment de sécurité tout au long de ces années ? Les régions du Nord-Ouest, du Sud-Ouest et de l'Extrême-Nord bénéficient-elles de la même sécurité que les autres régions du pays ? Les citoyens ont-ils vu leurs enfants diplômés trouver un emploi et vivre dignement de leur salaire ? Les infrastructures, telles que les routes, les écoles et les hôpitaux, ont-elles été améliorées pour le bien de tous ?
Lorsque l'on évalue la réussite d'un président, il est important de tenir compte de l'état de l'économie. Les citoyens doivent se demander si les coûts de la vie ont augmenté ou diminué au fil des ans. Ont-ils constaté une réduction des prix des produits alimentaires, des matériaux de construction et des biens de consommation courante ? L'accès à l'eau potable, à l'électricité et à d'autres services publics essentiels s'est-il amélioré ?
L'éducation est un pilier fondamental du développement d'une nation. Les parents doivent évaluer la qualité de l'enseignement que leurs enfants reçoivent, ainsi que l'accès aux enseignants qualifiés. Ont-ils vu des progrès dans le secteur de l'éducation au cours de ces 41 années ? Enfin, chaque citoyen doit se demander s'il a été traité avec équité et respect dans ses interactions avec les institutions gouvernementales et les fonctionnaires.
Il est crucial de se demander si les citoyens ressentent qu'il existe un fossé entre les élites politiques et le reste de la population. Les inégalités économiques et sociales ont-elles augmenté ou diminué au fil des ans ? La corruption et le népotisme ont-ils sapé la confiance du public dans le gouvernement ? Toutes ces questions sont essentielles pour évaluer les 41 ans de présidence de Paul Biya.
Alors que chaque citoyen médite sur ces questions et évalue les réalisations et les lacunes du président, il est important de se rappeler que l'évaluation d'un dirigeant est une responsabilité collective. Les élections sont un moyen pour les citoyens de faire entendre leur voix et de contribuer au choix de leurs dirigeants. La réflexion sur le bilan de la présidence de Paul Biya devrait inciter à une discussion plus large sur la gouvernance et la démocratie au Cameroun.
En fin de compte, la question qui reste ouverte est de savoir comment les citoyens camerounais peuvent contribuer à façonner l'avenir de leur pays et à influencer les décisions politiques. Leur engagement civique et politique est essentiel pour garantir une gouvernance transparente et responsable. La réflexion sur les 41 ans de présidence de Paul Biya doit être le point de départ d'un dialogue constructif sur la manière dont le Cameroun peut progresser vers un avenir meilleur. Comment les citoyens peuvent-ils participer activement à cette démarche et influencer positivement l'avenir de leur nation ?
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