Le Cameroun, un pays situé en Afrique centrale, est actuellement le théâtre d'un scandale financier majeur qui a secoué l'opinion publique et suscité de vives polémiques. Au cœur de cette controverse se trouve la ministre des Postes et Télécommunications, Minette Libom Li Likeng, accusée d'avoir détourné des fonds d'une valeur de 2 milliards de francs CFA destinés à la construction d'un satellite. Ce scandale met en lumière des questions cruciales concernant la gestion des ressources publiques, les priorités gouvernementales et l'intégrité des contrats publics.
Le contexte camerounais est marqué par de nombreux défis auxquels le pays est confronté. Parmi ces défis, on peut citer les revendications salariales de nombreux enseignants, les retards dans la construction d'infrastructures routières par le ministre des Travaux publics, et l'inachèvement du chantier du stade Olembe. De plus, le Cameroun est aux prises avec des problèmes plus pressants, notamment le manque d'électricité dans de nombreuses régions. Dans ce contexte, le lancement d'un programme spatial soulève des interrogations quant aux priorités du gouvernement. Les citoyens se demandent si l'investissement de 2 milliards de FCFA dans un projet spatial est justifié alors que d'autres besoins urgents demeurent non satisfaits.
Le scandale financier a éclaté lorsque des documents datés du 20 octobre 2023 ont été divulgués, révélant que le Groupement de Bureaux d'Études Techniques EUROCONSULT/INTEGC SARL/DIGIGLOBE avait été sélectionné pour la "Mise en œuvre d'un programme spatial au Cameroun" pour un montant de 2 milliards 012 061 089 FCFA. Ce qui suscite des inquiétudes, c'est le fait que les compétences des trois cabinets choisis pour ce projet spatial sont remises en question.
La société EUROCONSULT, basée à Paris, se présente comme un cabinet de conseil en stratégie, mais son expertise dans les programmes spatiaux est sujette à controverse. INTEGC SARL, une entreprise camerounaise spécialisée dans le développement des infrastructures routières, soulève des doutes quant à sa capacité à gérer un projet spatial. Quant à DIGIGLOBE, une entreprise camerounaise spécialisée dans les technologies informatiques, sa récente création en 2022 soulève des préoccupations quant à son expérience dans le domaine spatial.
Ce qui rend cette affaire encore plus troublante, c'est le fait qu'aucun appel d'offres n'ait été lancé pour ce contrat de plus de 2 milliards de FCFA. Le marché a été attribué de gré à gré, ce qui signifie que le ministère des Postes et Télécommunications a choisi directement ces cabinets, dont certains semblent avoir peu ou pas d'expertise dans le domaine de la technologie spatiale. Cette opacité soulève des questions sur d'éventuels liens entre les entreprises sélectionnées et le gouvernement.
Pendant ce temps, d'autres projets importants au Cameroun semblent être en suspens, laissant de nombreux citoyens perplexes quant à l'allocation des ressources gouvernementales. Un projet de tramway, par exemple, semble être en attente, ce qui soulève des questions sur les priorités du gouvernement en matière d'investissement public.
Face à l'indignation suscitée par ce scandale financier, de nombreuses voix s'élèvent pour réclamer une enquête approfondie afin de déterminer la légalité et la justification de ces dépenses. Les citoyens camerounais attendent des réponses claires et des mesures appropriées pour garantir une gestion transparente des ressources publiques. Ils souhaitent également comprendre pourquoi un tel investissement a été engagé dans un projet spatial, alors que des besoins plus immédiats et urgents demeurent non satisfaits. La question qui se pose est donc la suivante : comment le gouvernement camerounais compte-t-il rendre des comptes à ses citoyens et rétablir la confiance dans la gestion des ressources publiques ?
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