Le Fonds monétaire international (FMI) a récemment ajusté ses prévisions concernant l'inflation au Cameroun, prévoyant une augmentation à 7,2% d'ici fin 2023. Cette nouvelle projection représente une hausse significative par rapport aux prévisions précédentes faites en février de la même année. Cette information clé a été dévoilée dans le cadre du rapport sur les "Perspectives économiques régionales en Afrique subsaharienne" publié récemment par le FMI. L'impact de cette révision sur l'économie camerounaise et la vie des citoyens ne peut être sous-estimé, ce qui soulève des questions sur les raisons de cette augmentation et les mesures nécessaires pour atténuer ses conséquences.
Le Cameroun, en tant que première puissance économique de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC), devrait connaître le taux d'inflation le plus élevé de la région. Il est suivi par le Tchad avec une inflation prévue à 7%, la République centrafricaine à 6,5%, le Gabon à 3,8% et le Congo à 3,5%. Parmi ces pays, la Guinée équatoriale devrait afficher un taux d'inflation relativement bas de 2,4%, bien en deçà de la norme de 3% admise dans la zone CEMAC.
Le FMI n'a pas fourni de détails sur les facteurs qui motivent ses projections d'inflation, mais les données récentes de l'Institut national de la statistique (INS) du Cameroun semblent confirmer ces prévisions. Selon les statistiques camerounaises, le taux d'inflation s'est maintenu à un niveau élevé, atteignant 7,8% depuis mai 2023, à l'exception d'une légère baisse à 7,7% en juin. Cette inflation est principalement attribuée à l'augmentation des prix des produits alimentaires de 13,3%, des coûts de transport de 10,4%, ainsi que d'autres facteurs contributifs de 8,6%. Il est évident que ces pressions inflationnistes ont un impact direct sur le coût de la vie des citoyens et suscitent des inquiétudes quant à la stabilité économique du pays.
Le gouvernement camerounais, initialement confiant dans ses prévisions d'inflation de 3%, a révisé ces chiffres à 5,9% en réponse à l'augmentation des prix à la pompe en février 2023. En début d'année, l'INS avait déjà averti que l'inflation dépasserait probablement les 6% d'ici fin 2023. Les prévisions du FMI pour 2024 indiquent un taux d'inflation de 4,8% au Cameroun, mais il existe des inquiétudes quant à une nouvelle hausse des prix à la pompe en raison de la réduction annoncée des subventions aux produits pétroliers. Les subventions devraient passer de 453,3 milliards de Fcfa en 2023 (selon les projections du Document de programmation budgétaire) à 200 milliards de Fcfa en 2024, soit une chute significative de 253,3 milliards de Fcfa (-55,8%).
Ces prévisions du FMI soulignent l'importance pour le gouvernement camerounais de prendre des mesures appropriées pour contrôler l'inflation et atténuer son impact sur les consommateurs. Pour ce faire, il est essentiel de surveiller de près les facteurs économiques qui influencent l'inflation, tels que les prix des produits alimentaires et les coûts de transport. Les autorités devront également évaluer les conséquences de la réduction des subventions aux produits pétroliers et mettre en place des politiques efficaces pour atténuer les pressions inflationnistes.
Dans ce contexte, une question importante se pose : quelles stratégies le gouvernement camerounais adoptera-t-il pour contrôler l'inflation et garantir la stabilité économique tout en protégeant le pouvoir d'achat des citoyens ?
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